Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/463

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Napoléon III devenue un fait irrévocablement accompli, il ne reste plus d’autre moyen de le ramener en France que le triomphe définitif des Prussiens. Mais pour assurer et pour accélérer ce triomphe, il faut paralyser tous les efforts patriotiques et nécessairement révolutionnaires de la France, détruire dans leur racine tous les moyens de défense, et, pour atteindre ce but, la voie la plus courte, |87 la plus certaine, c’est la convocation immédiate d’une Assemblée constituante. Je le prouverai.

Mais d’abord je crois utile de démontrer que les Prussiens peuvent et doivent vouloir le rétablissement de Napoléon III sur le trône de France.


L’alliance russe et la russophobie des Allemands[1].


La position du comte de Bismarck et de son maître le roi Guillaume Ier, toute triomphante qu’elle est, n’est pas facile du tout. Leur but est évident : c’est l’unification à moitié forcée et à moitié volontaire de tous les États de l’Allemagne sous le sceptre royal de Prusse, qu’on transformera sans doute bientôt en sceptre impérial ; c’est la constitution du plus puissant empire au cœur de l’Europe.

  1. Ce titre, qui existe dans le manuscrit, où je l’avais intercalé de ma main, a été omis dans la brochure. — J. G.