Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/500

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nisées un beau jour. — Le second fait allemand qui s’accomplit dans ce siècle, c’est la renaissance du droit romain, provoquée, non sans doute par l’initiative nationale, mais par la volonté spéciale des empereurs qui, en protégeant et en propageant l’étude des Pandectes retrouvées de Justinien, préparèrent les bases de l’absolutisme moderne.

Au treizième siècle, la bourgeoisie allemande semble se réveiller enfin. La guerre des Guelfes et des Gibelins, après avoir duré près d’un siècle, réussit à interrompre ses chants et ses rêves et à la tirer de sa pieuse léthargie. Elle commence vraiment par un coup de maître. Suivant sans doute l’exemple que leur avaient donné les villes d’Italie, dont les rapports commerciaux s’étaient étendus sur toute l’Allemagne, plus de soixante villes allemandes forment une ligue commerciale et nécessairement politique, formidable, la fameuse Hanse.

Si la bourgeoisie allemande avait eu l’instinct de la liberté, même partielle et restreinte, la seule qui fût possible dans ces temps reculés, elle aurait pu conquérir son indépendance et établir sa puissance politique déjà au treizième siècle, comme |101 l’avait fait, bien avant, la bourgeoisie d’Italie. La situation politique des villes allemandes, à cette époque, ressemblait d’ailleurs beaucoup à celle des villes italiennes, auxquelles elles étaient liées doublement et par les prétentions du Saint-Empire et par les rapports plus réels du commerce.

Comme les cités républicaines d’Italie, les villes