Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/55

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exploités une étincelle d’espérance ; le prolétariat universel saluait, dans le peuple héroïque dont le sang venait de couler à flots pour l’émancipation humaine, « le Satan moderne, le grand révolté vaincu mais non pacifié », selon l’expression de Bakounine. Le patriote italien Mazzini avait joint sa voix à celles qui maudissaient Paris et l’Internationale ; Bakounine écrivit la Réponse d’un international à Mazzini, qui parut à la fois en italien et en français (août 1871) ; cet écrit eut un immense retentissement en Italie, et produisit dans la jeunesse et parmi les ouvriers de ce pays un mouvement d’opinion qui donna naissance, avant la fin de 1871, à de nombreuses Sections de l’Internationale. Une seconde brochure : La Théologie politique de Mazzini et l’Internationale, acheva l’œuvre commencée ; et Bakounine, qui, par l’envoi de Fanelli en Espagne en 1868, avait été le créateur de l’Internationale espagnole, se trouva, par sa polémique contre Mazzini en 1871, le créateur de cette Internationale italienne qui allait s’élancer avec tant d’ardeur dans la lutte, non seulement contre la domination de la bourgeoisie sur le prolétariat, mais contre la tentative des hommes qui voulurent, à ce moment, instaurer le principe d’autorité dans l’Association internationale des travailleurs.