Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/92

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blique et qui prend la liberté au sérieux. Pourtant c’est tout le contraire qui est arrivé dans l’affaire de Mme  Obolensky. On raconte même que lorsque la princesse, en se voyant assaillie par cette invasion toute cosaque des gendarmes républicains, commandés par M. Cérésole et le prince Obolensky, voulut réclamer la protection de la justice suisse, M. l’avocat Cérésole lui répondit par des plaisanteries grossières, que les gendarmes vaudois s’empressèrent de traduire aussitôt en coups de poing… et vive la liberté suisse !


L’affaire Limousin est un nouvel échantillon de cette liberté. Le gouvernement impérial de la France, on le sait, vient de conclure avec notre gouvernement fédéral un traité d’extradition pour les délits et crimes communs. Il est évident que ce traité n’est autre chose, de la part du gouvernement de Napoléon III, qu’un affreux guet-apens, et de la part du Conseil fédéral qui l’a conclu, |9 ainsi que de l’Assemblée fédérale qui l’a ratifié, un acte d’impardonnable faiblesse. Car, sous le prétexte de poursuivre des crimes communs, les ministres de Napoléon III pourront exiger maintenant l’extradition de tous les ennemis de leur maître.

Les révolutions ne sont pas un jeu d’enfants, ni un débat académique où les seules vanités s’entre-tuent, ni une joute littéraire où l’on ne verse que de l’encre. La révolution, c’est la guerre, et qui dit guerre dit destruction des hommes et des choses. Il