Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/158

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tiques, de Descartes et de Pascal, de Kant et de psychologues écossais, le tout superposé sur les idées divines et innées de Platon et recouvert d’une couche d’immanence hégélienne, accompagne nécessairement d’une ignorance aussi dédaigneuse que complète des sciences naturelles, et prouvant, comme « deux fois deux font cinq »[1] :

1) L’existence d’un Dieu personnel, l’immortalité de l’âme, et sa détermination spontanée, le libre arbitre. Et comme conséquence de cette triple croyance :

2) La morale individuelle, la responsabilité absolue de chacun devant la loi morale écrite par Dieu dans la conscience de chacun. La liberté individuelle antérieure à toute société, mais n’arrivant à son développement que dans la société.

3) La liberté de l’individu se réalise d’abord par l’appropriation ou prise de possession de la terre. Le droit de propriété est une conséquence nécessaire de cette liberté.

4) La famille, fondée sur l’hérédité de ce droit, d’un côté, et de l’autre sur l’autorité de l’époux et du père, est une institution à la fois naturelle et divine, divine en ce sens que, dès le début de l’histoire, elle se trouve sanctionnée par la religion, par la |248 conscience que les hommes ont de Dieu,

  1. À partir d’ici, tout le texte, jusqu’à la fin, texte consistant en treize paragraphes numérotés, expose non l’opinion de Bakounine, mais la doctrine de Victor Cousin et de l’École éclectique. Bakounine a intercalé dans cet exposé quelques notes, et quelques remarques critiques placées entre parenthèses, et imprimées en caractères italiques. — J. G.