Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/191

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constitutifs, celui de l’autorité et celui de la liberté, avant chacun une organisation séparée et se complétant mutuellement, forment dans l’État un tout organique.

L’autorité et la puissance de l’État, puissance si nécessaire, soit pour le maintien du droit et de l’ordre public à l’intérieur, soit pour la défense du pays contre les ennemis extérieurs, sont représentées par « cette magnifique centralisation » (Propres paroles de M. Thiers, mises aujourd’hui en action par M. Gambetta ; elles expriment l’intime conviction, pour ne point dire le culte, de tous les libéraux doctrinaires, autoritaires, |276 l’immense majorité des républicains de France), par cette splendide machine politique, militaire, administrative, judiciaire, financière, policière, universitaire et voire même religieuse de l’État, bureaucratiquement organisée, fondée par la Révolution sur les ruines de l’ancien particularisme des provinces, et constituant toute la force du pouvoir moderne.

La liberté politique est représentée dans l’État par un corps législatif, issu de la libre élection du pays et régulièrement convoqué. Ce corps a non seulement pour mission de régler les dépenses et de participer, comme le seul représentant légitime de la souveraineté nationale, à la législation, mais il exerce encore, au nom de cette même souveraineté, un contrôle permanent sur tous les actes du pouvoir, et une influence générale, positive, dans toutes les affaires et transactions tant intérieures qu’exté-