Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/223

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fère celui qui travaille au meilleur marché. Les ouvriers sont donc forcés à baisser le prix à l’envi les uns des autres. En tout genre de travail, il doit arriver et il arrive que le salaire de l’ouvrier se borne à ce qui lui est nécessaire pour lui procurer son existence. » (Réflexions sur la formation et la distribution des richesses.)

J.‑B. Say, le vrai père des économistes bourgeois en France, dit aussi :

« Les salaires sont d’autant plus élevés que le travail est plus demandé et moins offert, et ils se réduisent à mesure que le travail de l’ouvrier est plus offert et moins demandé. C’est le rapport de l’offre avec la demande qui règle le prix de cette marchandise appelée le travail de l’ouvrier, comme il règle le prix de tous les autres services publics. Quand les salaires vont un peu au-delà du taux nécessaire pour que les familles des ouvriers puissent s’entretenir, les enfants se multiplient et une offre plus grande se proportionne bientôt à une demande plus étendue. Quand, au contraire, la demande de travailleurs reste en arrière de la quantité des gens qui s’offrent pour travailler, leurs gains déclinent au-dessous du taux nécessaire pour que la classe puisse se maintenir au même nombre. Les familles les plus |93 accablées d’enfants disparaissent ; dès lors, l’offre du travail décline, et, le travail étant moins offert, le prix remonte… De sorte qu’il est difficile que le prix du travail du simple manœuvre s’élève ou s’abaisse au-dessous du taux nécessaire pour maintenir la