Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/288

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Étant prouvé que la volonté animale, y compris celle de l’homme, est une puissance toute formelle, capable, comme nous le verrons plus tard, par la connaissance que l’homme acquiert des lois de la nature, et seulement en s’y soumettant strictement dans ses actes, de modifier, jusqu’à un certain point, tant les rapports de l’homme avec les choses qui l’entourent, que ceux de ces choses entre elles, mais non de les produire, ni de créer le fond même de la vie animale ; étant prouvé que la puissance tout à fait relative de cette volonté, une |141 fois qu’on la met en présence de la seule puissance absolue qui existe, celle de la causalité universelle, apparaît aussitôt comme l’absolue impuissance, ou comme une cause relative d’effets relatifs nouveaux, déterminée et produite par cette même causalité ; il est évident que ce n’est pas en elle, que ce n’est pas dans la volonté animale, mais dans cette solidarité universelle et fatale des choses et des êtres, que nous devons chercher le moteur puissant qui crée le monde animal et humain.

Ce moteur, nous ne l’appelons ni intelligence ni volonté ; parce que réellement il n’a et ne peut avoir aucune conscience de lui-même, ni aucune détermination, ni résolution propre, n’étant pas même un être indivisible, substantiel et unique, comme se le représentent les métaphysiciens, mais un produit lui-même, et, comme je l’ai dit, la Résultante éternellement reproduite de toutes les transformations des êtres et des choses dans l’Univers. En un mot,