Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/292

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sur cette terre, sous une forme particulière et nouvelle, en la combinant avec deux propriétés qui distinguent tous les animaux de toutes les plantes : celles de la sensibilité et de l’irritabilité, |143 facultés évidemment matérielles, mais dont les facultés soi-disant idéales, celle du sentiment appelé moral pour le distinguer de la sensation physique, aussi bien que celles de l’intelligence et de la volonté, ne sont évidemment que la plus haute expression ou la dernière transformation. Ces deux propriétés, la sensibilité et l’irritabilité, ne se rencontrent que chez les animaux ; on ne les retrouve pas dans les plantes : combinées avec la loi de la nutrition, qui est commune aux uns et aux autres, étant la loi fondamentale de tout |144 organisme vivant, elles constituent par cette combinaison la loi particulière générique de tout le monde animal. Pour éclaircir ce sujet, je citerai encore quelques mots d’Auguste Comte :

« Il ne faut jamais perdre de vue la double liaison intime de la vie animale avec la vie organique (végétale), qui lui fournit constamment une base préliminaire indispensable, et qui, en même temps, lui constitue un but général non moins nécessaire. On n’a plus besoin d’insister aujourd’hui sur le premier point, qui a été mis en pleine évidence par de saines analyses physiologiques ; il est bien reconnu maintenant que, pour se nourrir et pour sentir, l’animal doit d’abord vivre, dans la plus simple acception de ce mot, c’est-à-dire végéter ; et qu’aucune suspension complète de cette vie végétale ne saurait, en