Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/319

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grès est précisément la loi naturelle fondamentale et exclusivement inhérente à l’humaine société.

En réagissant sur lui-même et sur le milieu social dont il est, comme je viens de le dire, le produit immédiat, l’homme, ne l’oublions jamais, ne fait donc autre chose qu’obéir encore à des lois naturelles qui lui sont propres, et qui agissent en lui avec une implacable et irrésistible fatalité. Dernier produit de la nature sur la terre, l’homme en continue, pour ainsi dire, par son développement individuel et social, l’œuvre, la création, le mouvement et la vie. Ses pensées et ses actes les plus intelligents, les plus abstraits, et, comme tels, les plus éloignés de ce qu’on appelle communément la nature, n’en sont rien que des créations ou des manifestations nouvelles. Vis-à-vis de cette nature universelle, l’homme ne peut donc avoir aucun rapport extérieur ni d’esclavage, ni de lutte, car il porte en lui-même cette nature et n’est rien en dehors d’elle. Mais en étudiant ses lois, en s’identifiant en quelque sorte avec elles, les transformant par un procédé psychologique, propre à son cerveau, en idées et en convictions humaines, il s’émancipe du triple joug que lui imposent, d’abord la nature extérieure, puis sa propre nature |165 individuelle intérieure, et enfin la société dont il est le produit.

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Après tout ce qui vient d’être dit, il me paraît évident qu’aucune révolte contre ce que j’appelle la