Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/418

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l’action, toute lointaine ou reculée qu’elle soit, de toutes les causes passées et présentes agissantes dans l’infini Univers ; et comme toutes les causes ou actions qui se produisent dans le monde sont des manifestations de choses réellement existantes ; et comme toute chose n’existe |235 réellement que dans la manifestation de son être, chacun transmet pour ainsi dire son propre être à la chose que son action spéciale contribue à produire ; d’où il résulte que chaque chose, considérée comme un être déterminé, né dans l’espace et le temps, ou comme pro- |236 duit, porte en elle-même l’empreinte, la trace, la nature de toutes les choses qui ont existé et qui existent présentement dans l’Univers, ce qui implique nécessairement l’identité de la matière ou de l’Être universel.

|237 Chaque chose dans toute l’intégrité de son être n’étant rien qu’un produit, ses propriétés et ses modes différents d’action sur le monde extérieur, qui, comme nous l’avons vu, constituent tout son être, sont nécessairement aussi des produits. Comme tels, elles ne sont point des propriétés autonomes, |238 ne dérivant que de la propre nature de la chose, indépendamment de toute causalité extérieure. Dans la nature ou dans le monde réel, il n’existe point d’être indépendant, ni de propriété indépendante. Tout |239 y est au contraire dépendance mutuelle. Dérivant de cette causalité extérieure, les propriétés d’une chose lui sont par conséquent imposées ; elles constituent, considérées toutes ensemble, son mode