Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/121

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moyens possibles et même impossibles, sacrifiant tout à ce but désormais unique et suprême, et ne s’arrêtant devant rien, jusqu’à l’extermination complète des armées de l’Allemagne, avec tous leurs boutiquiers enragés, leurs officiers hobereaux, leurs généraux féroces, leurs princes insolents, leur ministre « moitié renard, moitié loup », et leur vieux roi par la grâce de Dieu Guillaume le Brutal, aujourd’hui prétendant à la couronne impériale de l’Allemagne, et qui, pour la conquérir, est venu ensanglanter et piller le territoire trahi de la France.

En dehors de cette mission, le gouvernement provisoire n’a ni signification, ni droit. Il est le gouvernement de la défense nationale et de la résistance désespérée de la République à l’invasion étrangère, mais non celui de l’organisation politique et de l’administration intérieure du pays. Pour ceci, comme je m’en vais le démontrer tout à l’heure, il n’a ni droit, ni moyens, ni puissance. Mais quant à son devoir et à son droit de représenter la défense nationale au dehors, qui pourra les contester ? Il a été acclamé à ce titre non seulement par Paris, mais par le pays tout entier, sans que la moindre protestation se soit élevée d’aucun point de la France. À ce point de vue, c’est donc le gouvernement le plus légitime que la France ait possédé. Et c’est uniquement à ce point de vue, qui constitue tout son caractère, tout son droit, qu’on doit le |18 juger.

Un mois s’est écoulé depuis son acclamation par