Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/142

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massacrée, levez-vous sans en demander la permission à personne. On ne demande pas de permission lorsqu’il s’agit de sauver sa mère. Organisez-vous révolutionnairement, en dehors de toute tutelle et de toute direction officielle. Et d’ailleurs, qui pourrait vous diriger ? Il n’existe plus de gouvernement en France. Celui qui se donne le titre de gouvernement de la Défense nationale n’est qu’un fantôme ridicule, qui, sans effrayer et sans inquiéter les Prussiens, n’est bon qu’à paralyser les efforts du pays. Que toutes les communes non envahies encore par les hordes allemandes constituent leurs Comités du salut de la France, sur les ruines de ces municipalités entachées de trahison et de réaction bonapartiste ou bourgeoise, et qu’après avoir accompli cette révolution intérieure, elles se fédèrent entre elles et envoient leurs délégués dans un lieu quelconque pour former la Convention du salut de la France. Et que cette Convention élise en son sein le Comité central du salut. Ce sera le vrai, le seul gouvernement légitime de la France. Lui seul |36 sera réel et puissant, lui seul pourra la sauver. »

Voilà, je n’en doute pas, ce que dirait maintenant le peuple de Paris au peuple de toutes les communes de France, si le peuple de Paris pouvait parler à cette heure. Malheureusement sa parole est interceptée par les Prussiens, et sa pensée toujours juste et généreuse est faussée par les actes de ce gouvernement de la soi-disant Défense nationale qui, n’ayant d’autres droits que ceux que le peuple