Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/143

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de Paris lui a laissé prendre dans un moment de surprise et de détresse, en use maintenant, sans doute par faiblesse, par vanité et par incapacité, non pour sauver, mais pour paralyser et pour perdre la France.

Je m’en vais prouver maintenant la justice de cette accusation sévère, mais parfaitement méritée, que moi, étranger, mais étranger qui, voyant dans le salut de la France le salut de la liberté du monde, suis venu partager les dangers et le sort de la France, j’ose, dans ce moment de danger suprême pour la France, porter contre lui.

J’ai dit et prouvé que le 4 septembre il s’était emparé d’un pouvoir dictatorial provisoire par usurpation. Mais j’ai ajouté que cette usurpation eût été légitime aux yeux de la France et du monde, s’il l’avait fait servir au salut de la France.

J’ai dit encore que son droit de représenter la France vis-a-vis de l’Europe et surtout vis-à-vis de l’envahisseur étranger était incontestable. Il avait été acclamé comme gouvernement de la Défense nationale par la France tout entière, sans qu’il se soit élevé une ombre de protestation d’aucune partie du pays. Son droit était donc éclatant comme le jour, et c’était un devoir pour lui de le maintenir inébranlable et haut contre l’arrogance victorieuse des Prussiens.

|37 Par contre, son droit de gouverner et d’administrer la France, d’administrer les provinces et les communes, était plus que contestable, il était nul.