Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/177

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stitue déjà une puissance organisée et qui embrasse à cette heure près de deux millions de travailleurs alliés dans l’Europe et dans l’Amérique du Nord. C’est la phalange sacrée de la révolution cosmopolite et sociale.

Pour elle, point de limites, point de barrières d’État et point d’étroit patriotisme bourgeois. Sa patrie, c’est le camp immense formé par les travailleurs, |67 par les opprimés et les exploités de tous les pays. Son ennemi, le monde étranger qu’elle combat, c’est le camp des exploiteurs et des oppresseurs de toutes les nations. Entre ces deux camps également cosmopolites, il y a une haine irréconciliable, une lutte à la vie et à la mort. L’un s’appelle la révolution ; l’autre, la réaction.

En dehors de ces deux camps qui constituent à eux deux le monde réel et puissant de l’Europe, et dont l’un représente la puissance du passé, et l’autre la puissance de l’avenir, il n’y a plus que des fantômes, des êtres d’imagination et qui sont dénués de toute puissance et de toute réalité. C’est à cette catégorie qu’appartiennent tous les républicains exclusivement politiques, tous les radicaux ennemis du socialisme et tous les socialistes bourgeois. Victimes d’une contradiction intérieure invincible ; révolutionnaires dans leurs rêves et réactionnaires par les conditions réelles de leur existence, et comme personnes et comme classe, conditions qui en font des partisans intéressés et quand même de la domination économique et politique des bourgeois, —