Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/200

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pays les plus libres du monde, prouve que rien ne contribue autant au développement de la civilisation et de la richesse bourgeoises que la liberté politique.

D’ailleurs, rien de plus naturel. Dans ces pays où la volonté d’un seul individu, président ou souverain, ne signifie rien du tout ; où toutes les lois, aussi bien que toutes les grandes mesures de gouvernement ou d’administration, ne sont jamais le produit que du vote parfaitement libre des représentants légitimes du pays ; où il n’y a monopole ni privilège pour personne, mais protection égale de la loi pour tous les citoyens qui possèdent soit une propriété, soit un capital quelconque, à l’exclusion seulement de ceux qui, ne possédant rien que leur capacité de travail et la force de leurs bras, sont forcés de s’assujettir librement au joug des capitalistes et des propriétaires qui, en exploitant l’une et l’autre, leur donnent généreusement la possibilité de ne point mourir de faim ; — dans ces pays où la concurrence absolument libre règle seule |87 toutes les transactions financières, commerciales et industrielles, la production des richesses doit s’accroître et s’accroît en effet avec une rapidité étonnante.

Voilà donc un point où je me trouve parfaitement d’accord avec M. Gambetta. Mais il est un autre point non moins important et sur lequel l’éloquent avocat, soit par prudence, soit par ignorance, garde un silence absolu. C’est celui de la juste répartition des richesses produites par le travail national.