Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/318

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tenant, comme Henri IV, de bourgeoise mémoire, l’avait dit de Paris, que « la conservation de la poche bourgeoise vaut bien une messe ».

Et ils y vont, à la messe, y accompagnent de nouveau leurs |19 chastes épouses et leurs filles innocentes, anges confits dans l’amour divin et dans la morale de la sainte Église catholique, dont elles restent toujours les servantes dévouées, et qui les fait bénir aujourd’hui les exécutions horribles, le massacre en masse de la canaille républicaine et socialiste de Paris, y compris les enfants et les femmes, par les sauveurs de Versailles, comme leurs aïeules, dirigées par cette même Église, avaient applaudi, il y a juste trois siècles, aux massacres non moins méritoires et non moins grandioses de la Saint-Barthélemy. À trois siècles de distance, n’est-ce pas d’ailleurs la même question, le même crime ? Les huguenots n’ont-ils pas été alors ce que les communards sont aujourd’hui : des révoltés criminels et impies contre le joug salutaire de Dieu et de tous ses dignes représentants sur la terre ? Alors ces représentants, ces sauveurs, s’appelaient : le pape, la Société de Jésus, le concile de Trente, Philippe II, le duc d’Albe, Charles IX, Catherine de Médicis, les Guises et tous les saints héros de la Ligue ; aujourd’hui ils s’appellent : le pape, la Société de Jésus, le concile du Vatican, le consistoire de Berlin, l’empereur Guillaume Ier, le prince de Bismarck ; et à côté de ces terribles figures, en guise de menu fretin, Messieurs Thiers, Jules