Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/380

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qu’en 1849 en Allemagne pour prendre part, sans doute comme agent provocateur, au mouvement insurrectionnel de Dresde.

Maintenant voici les faits dans leur vérité. MM. Marx et Engels avaient réellement publié cette correspondance de Paris contre moi, ce qui prouve seulement que déjà alors ils étaient animés d’une amitié bien tendre pour moi et de ce même esprit de loyauté et de justice qui les distingue aujourd’hui. Je ne crois pas nécessaire de raconter ici les faits qui m’avaient attiré alors cette marque de bienveillance ; mais voici ce que je crois devoir ajouter, le Volksstaat ayant oublié ou négligé de le dire : En 1848, j’étais plus |20 jeune, plus impressionnable, et par conséquent beaucoup moins endurant et indifférent que je ne le suis aujourd’hui ; et, à peine eus-je lu cette correspondance parisienne du journal de MM. Marx et Engels, que je me hâtai d’écrire une lettre à Mme George Sand, qui était alors beaucoup plus révolutionnaire qu’elle ne paraît l’être maintenant, et pour laquelle j’avais professé une admiration très sincère et très vive. Cette lettre, dans laquelle je lui demandais l’explication des propos qu’on lui attribuait sur mon compte, lui fut remise par mon ami Adolphe Reichel, aujourd’hui directeur de musique à Berne. Mme Sand me répondit par une lettre charmante, m’exprimant la plus loyale amitié. En même temps elle adressa à MM. Marx et Engels une lettre énergique leur demandant avec indignation compte de l’abus qu’ils