Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/422

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l’Internationale, elles n’auraient point manqué d’en tuer au moins l’esprit partout, comme elles l’ont fait déjà en très grande partie dans les pays que je viens de citer.

Nous avons sans doute déploré beaucoup et nous continuons de déplorer profondément aujourd’hui l’immense perturbation et démoralisation que ces idées pangermaniques ont jetées dans le développement si beau, si merveilleusement et si naturellement triomphant de l’Internationale. Mais aucun de nous n’a jamais songé d’interdire à M. Marx ni à ses trop fanatiques disciples de les propager au sein de notre grande Association. Nous aurions cru manquer à son principe fondamental, qui est celui de la liberté la plus absolue de la propagande tant politique que philosophique.

L’Internationale n’admet pas de censure, ni de vérité officielle au nom de laquelle on pourrait exercer cette |10 censure ; elle ne les admet pas, parce que jamais jusqu’ici elle ne s’était posée ni en Église, ni en État, et c’est précisément parce qu’elle ne l’a pas fait que par la rapidité incroyable de son extension et de son développement elle a pu étonner le monde.

Voilà ce que le Congrès de Genève, mieux inspiré que M. Marx, avait compris. En éliminant de son programme tous les principes politiques et philosophiques, non comme objets de discussion et d’étude, mais en tant que principes obligatoires, il a fondé la puissance de notre Association.