Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/427

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pouvait gouverner les masses par le mensonge, par la calomnie, par l’intrigue, organisa son Congrès de la Haye. À peine deux mois se sont passés depuis ce Congrès[1], et dans toute l’Europe, — moins l’Allemagne dont les ouvriers sont systématiquement aveuglés par leurs chefs, et par leurs journaux, dont les rédacteurs sont intéressés au mensonge, — dans toutes les Fédérations libres, belge, hollandaise, anglaise, américaine, française, espagnole, italienne, sans oublier notre excellente Fédération du Jura, il n’y a qu’un cri d’indignation et de mépris contre cette cynique comédie qu’on a osé affubler du nom d’un Congrès de l’Internationale. Grâce à une majorité factice, composée presque exclusivement de membres du Conseil général, d’Allemands disciplinés à la prussienne, et de blanquistes français ridiculement joués |13 par M. Marx, tout y a été travesti, falsifié, brutalisé et violé : justice, bon sens, honnêteté. On y a immolé sans vergogne, sans pitié, l’honneur de l’Internationale, on a mis en jeu son existence même, afin de mieux asseoir la puissance dictatoriale de M. Marx. Ce n’était pas seulement un crime, c’était une démence. Et M. Marx, qui se considère lui-même comme le père de l’Internationale et qui a été incontestablement l’un de ses principaux fondateurs, a laissé faire tout cela[2] ! Voilà où con-

  1. Ceci était écrit le 4 novembre 1872, comme il a été dit dans l’Avant-propos. — J. G.
  2. Il ne l’a pas laissé faire, il l’a bel et bien fait lui-même. — J. G.