Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/443

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sent. Voilà ce qui attirera invinciblement la masse du prolétariat dans l’Internationale, si l’Internationale, tout en se développant et en s’organisant toujours davantage, reste fidèle à la simplicité primitive de son programme et de son institution.

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On ne peut commettre de plus grande faute que de demander soit à une chose, soit à une institution, soit à un homme plus qu’ils ne peuvent donner. En exigeant d’eux davantage, on les démoralise, on les empêche, on les fausse, on les tue. L’Internationale, en peu de temps, a produit de grands résultats. Elle a organisé, et elle organisera chaque jour d’une manière plus formidable encore, le prolétariat pour la lutte économique. Est-ce une raison pour espérer qu’on pourra se servir d’elle comme d’un instrument pour la lutte politique ?

M. Marx, pour l’avoir espéré, a manqué d’assassiner l’Internationale par sa criminelle tentative de la Haye. C’est l’histoire de la poule aux œufs d’or. À l’appel pour la lutte économique, des masses de travailleurs de différents pays sont accourus pour se ranger sous le drapeau de l’Internationale, et M. Marx s’était imaginé que les masses y resteraient, que dis-je ? |23 qu’elles accourraient en quantités plus formidables encore, lorsque, Moïse nouveau, il aurait inscrit les sentences de son décalogue poli-