Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/474

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immédiate de la vie naturelle qu’on appelle l’histoire, nous rencontrons beaucoup de nécessités que nous trouvons beaucoup plus dignes de malédiction que de bénédiction, et que nous croyons devoir stigmatiser avec toute l’énergie dont nous sommes capables, dans l’intérêt de notre moralité tant individuelle que sociale, malgré que nous reconnaissions que, du moment qu’ils se sont accomplis, les faits historiques même les plus détestables portent ce caractère d’inévitabilité que nous retrouvons aussi bien dans tous les phénomènes de la nature que dans ceux de l’histoire.

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|42 Pour rendre ma pensée plus claire, je veux l’illustrer par quelques exemples. Lorsque j’étudie les conditions politiques et sociales respectives dans lesquelles les Romains et les Grecs se sont rencontrés au déclin de l’âge antique, j’arrive à cette conclusion que la conquête et la destruction de la liberté comparativement si hautement humaine de la Grèce par la barbarie militaire et civique des Romains a été un fait logique, naturel, absolument inévitable. Mais cela ne m’empêche pas du tout de prendre rétrospectivement et très résolument le parti de la Grèce contre Rome dans cette lutte, et je trouve que l’humanité n’a absolument rien gagné au triomphe des Romains.

De même, je considère comme un fait parfaitement naturel, logique, et par conséquent inévitable,