Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/106

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que l’idée de la séparation ? N’ont-ils pas défendu chaudement la représentation juste, honnête, équitable, proportionnelle ? Un de ses membres les plus influents[1] ne s’occupe-t-il pas avec ardeur des problèmes sociaux, de la coopération ? »

Et puis il ajoute :

« Que nous fait le passé de ceux qui partagent nos idées ? » (M. Coullery aurait dû dire : de ceux dont nous partageons aujourd’hui les idées.) « Nous ne leur demandons pas : Qu’avez-vous été ? » (Mais ils n’ont pas changé, ils font ce qu’ils ont toujours fait et restent sur leur vieille place. C’est M. Coullery qui est allé à eux) — « mais bien : Qu’êtes-vous, que voulez-vous, marchez-vous avec nous ? » (Si M. Coullery avait voulu être franc, il aurait dit : Voulez-vous souffrir que nous marchions avec vous ?)

Voilà les compliments et les certificats de socialisme que M. Coullery s’est mis dans l’obligation cruelle d’adresser à de vieux aristocrates de la république de Neuchâtel, à ceux-là mêmes qui ont combattu cette république au profit du roi de Prusse. Voilà les nouveaux alliés qu’il s’efforce d’introduire, d’abord par contrebande, dans l’Association internationale, afin que plus tard ils puissent sans doute s’imposer à elle par violence. N’est-ce pas la manière des jésuites ou des mômiers ?

  1. M. Henri Dupasquier, un des rédacteurs de la Montagne, le même dont le discours réactionnaire avait soulevé l’indignation unanime au Congrès de la paix, en 1867, à Genève. (Note de Bakounine.)