Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/114

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capital existant, ils le diminueraient d’abord, diminueraient à un immense degré sa puissance productive, et, le droit de l’héritage aidant, ils reconstitueraient une bourgeoisie nouvelle, une nouvelle exploitation par le capital.

Voilà les conséquences évidentes des principes contenus dans les statuts généraux. Ces conséquences ont d’ailleurs été parfaitement établies par le Congrès de Bruxelles, qui a proclamé la propriété collective du sol et le crédit gratuit, c’est-à-dire la propriété collective du capital, comme des conditions absolument nécessaires de l’émancipation du travail et des travailleurs.

Ce sont même précisément ces deux résolutions du Congrès de Bruxelles qui ont révolté tous les instincts bourgeois de M. Coullery, et qui lui ont fait comprendre qu’il ne pouvait y avoir rien de commun entre lui et l’Association internationale des travailleurs.

Le but posé par cette Association est immense : c’est l’égalité. Le moyen proposé par elle, comme le seul effectif et réel, n’est pas moins formidable : c’est le renversement de la puissance des bourgeois, la destruction de leur existence comme classe séparée. On conçoit que voulant et devant tendre par ce moyen à ce but, l’Association internationale des travailleurs se soit mise en guerre ouverte contre la bourgeoisie. Aucune conciliation entre cette dernière et le prolétariat n’est plus possible, le prolétariat ne voulant que l’égalité, la bourgeoisie n’exi-