Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/183

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t’associer non avec des bourgeois, — ce qui serait de ta part une sottise ou un crime, parce que tous les bourgeois, en tant que bourgeois, sont nos ennemis irréconciliables, — ni avec des ouvriers infidèles, et qui seraient assez lâches pour aller mendier les sourires et la bienveillance des bourgeois, mais avec des ouvriers honnêtes, énergiques, et qui veulent franchement ce que tu veux ?

As-tu compris qu’en présence de la coalition formidable de toutes les classes privilégiées, de tous les propriétaires capitalistes et de tous les États dans le monde, une association ouvrière isolée, locale ou nationale, appartînt-elle même à l’un des plus grands pays de l’Europe, ne pourra jamais triompher, et que, pour tenir tête à cette coalition et pour obtenir ce triomphe, il ne faut rien de moins que l’union de toutes les associations ouvrières locales et nationales en une association universelle, il faut la grande Association Internationale des Travailleurs de tous les pays ?

Si tu sais, si tu as bien compris et si tu veux réellement tout cela, viens à nous, quelles que soient d’ailleurs tes croyances politiques et religieuses. Mais pour que nous puissions t’accepter, tu dois nous promettre :

1o De subordonner désormais tes intérêts personnels, ceux même de ta famille, aussi bien que tes convictions et manifestations politiques et religieuses, à l’intérêt suprême de notre association : la lutte du travail contre le capital, des travailleurs