Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/195

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politique, soit en religion, que des ouvriers peuvent avoir en entrant dans son sein, ce n’est pas du tout par indifférence pour ces idées. On ne peut la taxer d’indifférence, puisqu’elle les déteste et les repousse de toutes les forces de son être, toute idée réactionnaire étant le renversement du principe même de l’Internationale, comme nous l’avons déjà démontré dans nos précédents articles.

Cette indulgence, nous le répétons encore, lui est inspirée par une haute sagesse. Sachant parfaitement que tout ouvrier sérieux est un socialiste par toutes les nécessités inhérentes à sa position misérable, et que des idées réactionnaires, s’il en a, ne peuvent être que l’effet de son ignorance, elle compte sur l’expérience collective qu’il ne peut manquer d’acquérir au sein de l’Internationale, et surtout sur le développement de la lutte collective des travailleurs contre les patrons, pour l’en délivrer.

Et, en effet, du moment qu’un ouvrier, prenant foi dans la possibilité d’une prochaine transformation radicale de la situation économique, associé à ses camarades, commence à lutter sérieusement pour la diminution de ses heures de travail et l’augmentation de son salaire, du moment qu’il commence à s’intéresser vivement à cette lutte toute matérielle, on peut être certain qu’il abandonnera bientôt toutes ses préoccupations célestes, et que, s’habituant à compter toujours davantage sur la force collective des travailleurs, il renoncera volontaire-