Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/238

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se chargerait volontiers d’éditer ce petit livre, et peut-être même me paierait quelque droit d’auteur.

« J’ai écrit tout cela en détail à Rey et l’ai prié d’aller chez toi de ma part, pour s’entretenir avec toi de cette question. Aide-moi, Herzen, de conseil et d’action. Rey te plaira, c’est un garçon intelligent et loyal. Dirige-le et explique-lui la meilleure façon de mener à bien cette affaire. »

Mais il fallait, en outre, qu’une réponse provisoire parût dans les colonnes du Réveil, en attendant la publication de la brochure. En conséquence, Bakounine avait envoyé à Rey, le même jour, la courte lettre ci-dessous, en français, destinée à ce journal :

« 18 octobre 1869. Genève.
« Messieurs,

« Dans le numéro du 2 octobre de votre journal, vous avez publié contre moi un article, signé Maurice Hess, et qui est plein de calomnies et de mensonges.

« Si la dixième partie de ce qu’il avance était vraie, je ne serais rien de moins qu’un très dangereux panslaviste, un agent du gouvernement russe, un espion.

« Vous sentez bien, messieurs, qu’aucun homme, quelque droit à l’estime publique qu’il se sente, ne peut passer sous silence de telles accusations. Aussi me suis-je mis à écrire une brochure, un petit livre, qui contient l’exposé du développement de mes idées socialistes pendant les dernières six années, sous le titre de Profession de foi d’un démocrate socialiste russe, précédée d’une étude sur les Juifs allemands, — ces derniers, M. Maurice Hess non seulement, s’étant fait, depuis plus de dix ans, de la calomnie contre mon ami