Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/239

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et compatriote Alexandre Herzen et moi une occupation quasi quotidienne, une sorte de métier.

« Nous avons méprisé leurs calomnies tant qu’elles, n’étaient pas sorties des limites du journalisme allemand, où les attaques personnelles les plus injustes et les plus odieuses sont chose habituelle. Mais voici qu’on tente de transporter ces mêmes calomnies sur le terrain plus sérieux du journalisme français. Nous ne devons, nous ne pouvons plus nous taire.

« Messieurs, j’en appelle à votre honneur et à votre justice. Attaqué d’une manière indigne dans votre journal, je dois avoir le droit d’y publier ma réponse, et j’ai la confiance que, quelle que soit la différence de vos principes et des miens, vous ne me refuserez pas ce droit.

« Mon petit livre ne pourra point paraître avant quelques semaines, et je ne puis retarder aussi longtemps ma réponse. Par conséquent, j’ai prié M. Aristide Rey, mon ami et mon allié au Congrès de la Ligue de la Paix et de la Liberté qui s’est tenu l’an passé à Berne, et mon témoin au Congrès des travailleurs qui s’est tenu dernièrement à Bâle, de vous porter, avec cette lettre, le discours que j’ai prononcé, dans le premier de ces Congrès, sur la question russe, et mon appel plus récent À mes jeunes frères russes[1].

« Mon discours est trop long pour pouvoir trouver place dans votre journal. Mais cet appel ne l’est pas, et comme il suffira, je l’espère au moins, pour con-

  1. Cet appel avait été publié en russe et en français à Genève, au printemps de 1869, sous ce titre : Quelques paroles à mes jeunes frères en Russie ; et la Liberté de Bruxelles venait de le réimprimer dans son numéro du 5 septembre.