Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/264

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qui est presque aussi étranger à votre politique d’État, à votre morale métaphysique et à votre jurisprudence romaine que l’est le peuple russe lui-même, — nous croirions vraiment que la fin de l’Europe a sonné. Mais nous ne le croyons pas, et nous attendons que le soulèvement du prolétariat en Europe donne le signal à l’insurrection populaire en Russie,

Pourtant, si les ouvriers de l’Occident tardent trop longtemps, ce seront les paysans russes qui leur donneront l’exemple. En Russie, la révolution populaire devient de plus en plus imminente, et l’une de ses premières conséquences sera la destruction de l’Empire de toutes les Russies.

Je comprends parfaitement. Messieurs, que toutes ces idées doivent être excessivement désagréables au journalisme allemand. Je lui reconnais le droit de les attaquer avec toute l’énergie possible, mais je ne lui recon |9 nais pas celui de calomnier les personnes.

Voilà déjà bien plus de dix ans que Herzen et moi nous sommes en butte aux plus infâmes calomnies de leur part. Herzen, qui s’est tu jusqu’ici, répondant à ces attaques parle plus profond dédain, finira bien aussi par parler, et il racontera mieux que je ne saurais le faire tous les mensonges dont il a été non la victime, mais l’objet. Je ne répondrai donc que pour moi-même.

C’était en 1851, 1852 ou 1853, — je ne puis bien préciser la date, — j’étais enfermé dans la forteresse