Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/27

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pression et l’exploitation permanentes au dedans.

Mais laissons ces pauvres vieillards à leurs rêves impuissants et à leurs ridicules utopies. Aux bourgeois appartient aujourd’hui ; aux travailleurs demain. Parlons de la grande préparation de demain.

Pour que l’heure de la délivrance définitive du travail sonne, que faut-il ? Deux choses, deux conditions inséparables. La première, c’est la solidarité réelle et pratique des travailleurs de tous les pays. À cette puissance formidable, quelle force au monde pourra résister ? Il faut donc la réaliser. Il faut que tous les travailleurs opprimés et exploités dans le monde, en se donnant la main à travers les frontières des États politiques et en détruisant par là même ces frontières, s’unissent pour l’œuvre commune dans une seule pensée de justice et par la solidarité des intérêts : Tous pour chacun et chacun pour tous. Il faut que le monde se partage une dernière fois en deux camps, en deux partis différents : d’un côté, le travail à des conditions égales pour tous, la liberté de chacun par l’égalité de tous, la justice, l’humanité triomphante, — la Révolution ; de l’autre, le privilège, le monopole, la domination, l’oppression et l’éternelle exploitation. Mais du moment que tous les travailleurs de l’Europe et de l’Amérique seront unis, la lutte même deviendra inutile : le parti ennemi disparaîtra de lui-même.

L’autre condition, inséparable de la première, c’est la science ; non la science bourgeoise, falsi-