Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/287

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reçu la sanction unanime du Conseil général de Londres, et que son délégué ayant été reçu au Congrès[1], il n’y avait plus lieu d’en discuter la légitimité.

Quant à la question principale, le jury déclara à l’unanimité que mon adversaire avait agi avec une légèreté coupable, en accusant un membre de l’Internationale sur la foi de quelques articles diffamatoires publiés par un journal bourgeois.

Cette déclaration me fut donnée par écrit. Je dois dire, d’ailleurs, que mon adversaire reconnut noblement devant tous qu’il avait été induit en erreur sur mon compte, — c’était notre première rencontre. Il me tendit la main, et je brûlai devant tous la déclaration écrite et signée du jury[2].

Sur la demande de mon ci-devant adversaire, je lui donnai mon discours de Berne, aussi bien qu’une série d’articles que j’avais publiés en 1867 dans un journal italien, Libertà e Giustizia, |25 contre le panslavisme. Deux jours plus tard, dans la salle du Congrès, il s’approcha de moi et me dit : « Je vois que je m’étais fait une idée absolument fausse sur votre compte. Vous êtes un proudhonien, car vous voulez l’abolition de l’État. Je vous combattrai dans mon journal, car mon opinion est toute contraire à la vôtre. Mais je vous prie de me laisser vos écrits :

  1. Sentiñon, de Barcelone, élu délégué de la Section de l’Alliance de Genève, dont il avait été reçu membre à son passage à Genève, le 29 août 1869.
  2. Bakounine en alluma sa cigarette.