Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/370

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lectuellement anéantie ; elle l’est de même partout en Europe, et dans tous les pays de l’Europe seul le prolétariat a conservé le feu sacré. Lui seul porte aujourd’hui le drapeau de l’humanité.

Quelle est sa devise, son principe ? La solidarité. Tous pour chacun, et chacun par tous et pour tous. C’est la devise et le principe fondamental de notre grande Association internationale, qui, franchissant les frontières des États et par là détruisant les États, tend à unir les travailleurs du monde entier en une seule famille humaine, sur la base du travail également obligatoire pour tous et au nom de la liberté de chacun et de tous. Cette solidarité, dans l’économie sociale, s’appelle |27 travail et propriété collectifs ; en politique, elle s’appelle destruction des États et la liberté de chacun par la liberté de tous.

Oui, chers compagnons, vous les ouvriers, solidairement avec vos frères les travailleurs du monde entier, vous héritez seuls aujourd’hui de la grande mission de l’émancipation de l’humanité. Vous avez un cohéritier, travailleur comme vous, quoique à d’autres conditions que vous. C’est le paysan. Mais le paysan n’a pas encore la conscience de la grande mission populaire. Il a été empoisonné, il est encore empoisonné par les prêtres, et sert contre lui-même d’instrument à la réaction. Vous devez l’instruire, vous devez le sauver malgré lui en l’entraînant, en lui expliquant ce que c’est que la Révolution sociale.

Dans ce moment, et surtout au commencement, les ouvriers de l’industrie ne doivent, ne peuvent