Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Mais, dira-t-on, tous les ouvriers, alors même qu’il sont des membres de l’Internationale, ne peuvent pas devenir des savants ; et ne suffit-il pas qu’au sein de Cette association il se trouve un groupe d’hommes qui possèdent, aussi complètement que cela se peut de nos jours, la science, la philosophie et la politique du socialisme, pour que la majorité, pour que le peuple de l’Internationale, en obéissant avec foi à leur direction et à leur commandement fraternel (style de M. Gambetta, le jacobin dictateur par excellence), puisse être certain de ne pas dévier de la voie qui doit le conduire à l’émancipation définitive du prolétariat ?

Voilà un raisonnement que nous avons assez souvent entendu, non ouvertement émettre, — on n’est ni assez sincère ni assez courageux pour cela, — mais développer sous main, avec toute sorte de réticences plus ou moins habiles et de compliments démagogiques adressés à la suprême sagesse et à l’omnipotence du peuple souverain, par le parti autoritaire, aujourd’hui triomphant, dans l’Internationale de Genève[1]. Nous l’avons toujours passionnément combattu, parce que nous sommes convaincus — et vous l’êtes sans doute avec nous, compagnons[2] — que, du moment que l’Association Internationale se partagerait en deux groupes : l’un

  1. L’’Almanach a modifié ainsi cette fin de phrase : « Par le parti autoritaire dans l’Internationale ».
  2. L’’Almanach a supprimé les mots placés ici entre deux tirets.