Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/152

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que du travail, d’un ordre dans lequel, quant à présent, les lois tendront à diminuer graduellement sa concentration permanente en un petit nombre de mains et se serviront de tous les moyens équitables pour en faciliter la transmission et la répartition. » — « Suppression de tout impôt direct ou indirect sur les choses nécessaires à la vie ; liberté du travail, et secours, si le travail fait défaut, ou si l’âge et les maladies empêchent de s’y livrer ; puis faveur et appui accordés, par le crédit, à vos tentatives pour substituer peu à peu au système actuel du salaire le système de l’association volontaire fondée sur la réunion du travail et du capital dans les mêmes mains. » — Mais n’est-ce pas là du pur socialisme ? Que voulaient Pierre Leroux et Proudhon, que veulent Marx et Bakounine, sinon que la propriété soit le fruit du travail ? Et le principe que tout homme doit être rétribué à proportion de ses œuvres ne répond-il pas à cette inégalité d’aptitudes et de forces où le socialisme voit la base de l’égalité et de la solidarité humaines ? Et vouloir, comme Mazzini le veut, proclamer, comme il le proclame, que la propriété ne doit pas être un monopole, qu’aucun impôt ne doit frapper les choses nécessaires à la vie, qu’au système du salariat doit être substitué celui de l’association volontaire fondée sur la réunion du travail et du capital dans les mêmes mains, — n’est-ce pas affirmer toutes les théories du socialisme ; n’est-ce pas défendre énergiquement, avec cette puissance d’intelligence qui distingue Mazzini,