Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/245

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sées au nom des sections de la Fabrique et qu’ils ne sauraient accepter. Alors les orateurs de la réaction revinrent à la tribune pour chanter l’éternel refrain de l’union, si nécessaire pour constituer la force de la classe ouvrière ; ils rappelèrent aux ouvriers en bâtiment la reconnaissance éternelle qu’ils devaient aux citoyens genevois de la Fabrique pour le concours qu’ils leur avaient prêté dans la grande grève du printemps. Ils les prémunirent surtout contre certains « étrangers » qui venaient semer la division dans l’Internationale genevoise. A cela les « étrangers » — Brosset, Robin, Bakounine et d’autres — |74 répondirent qu’il ne pouvait y avoir d’étrangers dans l’Internationale ; que la reconnaissance et l’union étaient sans doute de fort belles choses, mais qu’elles ne devaient pas aboutir à l’asservissement, et que mieux valait se séparer que de devenir esclaves. Cette fois la victoire fut encore à nous. Les questions et leurs commissions furent maintenues à une immense majorité.

Deux ou trois jours plus tard, il y eut assemblée particulière de toutes les sections de la Fabrique au Temple-Unique. M. Grosselin, n’y trouvant pas d’opposants, s’y surpassa en éloquence. Il prononça un discours fulminant contre Brosset, contre Robin, contre Bakounine, désignés de façon transparente, les stigmatisant comme les perturbateurs de la paix, de l’union, de l’ordre public dans l’Internationale de Genève. « Qu’ont-ils à faire parmi nous, ces étrangers ! » disait-il, s’exaltant au point