Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/266

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seul, ou bien je ne ferai rien du tout ». Je ne pus naturellement consentir à un tel pacte ; et réellement depuis, à l’exception de quelques très rares moments, où il vint nous donner un très utile coup d’épaule, il ne fit presque rien.

À la veille de mon départ pour Locarno, il était rayonnant ; il était visiblement satisfait. Il allait pouvoir enfin essayer, sans aucun empêchement de ma part, sa botte savante et mortelle. Il avait adopté comme compagnon, comme conseiller et comme aide, comme alter ego, Robin, avec lequel il paraissait s’entendre tout à fait.

J’avais abandonné la rédaction du journal l’Égalité l’avant-veille de mon départ pour le Congrès de Bâle. J’avais formellement déposé ma démission dans le comité de rédaction, me proposant de partir pour le Tessin immédiatement après le Congrès, sauf à rester seulement |91 quelques jours à Genève. Je restai beaucoup plus longtemps que je ne me l’étais proposé ; mais, occupé de tout autres affaires, je ne me mêlai plus du tout ni du journal, ni des séances de l’Internationale de Genève.

À mon retour de Bâle, Perron m’avait demandé : « As-tu encore quelque chose à dire dans le journal ? Si tu le veux, fais-le pour achever ton œuvre. » Je lui répondis que, pour mon compte, à présent, je n’avais rien à ajouter aux idées que j’avais développées dans le journal, et que je n’écrirais rien. « C’est bien, me répondit-il ; tu as rempli ta mission, maintenant la nôtre commence. Tu as déve-