Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/421

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liste et révolutionnaire d’Italie. Armé de ce droit fictif, mais qui ne manquera pas d’exercer une grande puissance sur l’imagination superstitieuse des ouvriers eux-mêmes, il l’écrasera au nom de la fiction du prolétariat. Il lui dira : « Fils des bourgeois, soumettez-vous au peuple d’Italie ! ») Sans un pacte de fraternité (d’esclavage), sans un centre directeur, vous ne pouvez acquérir ni faire acquérir aux autres la conscience de la force qui est en vous. (C’est toujours la même négation de la force collective réelle au profit de l’autorité ! Mazzini dit par là aux ouvriers : « Mes enfants, prêtez-moi, je vous prie, votre force. J’en ai besoin pour vous enchaîner, sans quoi vous pourriez devenir dangereux pour l’existence de mes bons bourgeois. » C’est là ce qui s’appelle : Pacte National.)

Rome, la cité mère, est aujourd’hui à nous ; mais elle n’est à nous qu’à moitié, elle ne l’est que matériellement, et il nous incombe à tous de verser en elle l’âme de la Patrie (bourgeoise), et de recevoir d’elle (par l’intermédiaire du Prophète, du Pape de la nouvelle religion) la consécration de la voie que nous devons suivre (toujours selon la nouvelle religion mazzinienne) pour que s’accomplissent nos destinées, et qu’une manifestation puissante de la vie italienne fasse sainte et féconde l’Union (Alléluia !). Pourquoi ne pas vous empresser d’accourir à Rome au Congrès, pour y recevoir le nouveau baptême de votre Fraternité ? Peut-être, outre l’immense avantage qui en résultera pour vous, vous