Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/104

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tenue par Tchernychevski (« Lettres sans adresse »).

Cependant, Bakounine lui-même rédigea, avec Ogareff, le projet de l’adresse à l’empereur au sujet de la convocation de cette Assemblée et en discuta avec la jeunesse russe.

Ce n’est qu’après 1866 qu’il commença à s’enthousiasmer pour celle-ci et à la citer comme modèle aux nouvelles générations. On peut donc dire avec autant de raison que Bakounine fut tout aussi bien le père du nouveau mouvement qui se déclara en Russie après 1870, que le fils du mouvement précurseur. À cette époque aussi, il se laissa entraîner d’abord et entraîna ensuite les autres.

En regard de l’anarchie actuelle avec son accompagnement de bombes, on pourrait considérer Bakounine plutôt comme son grand-père, de même que Proudhon et Max Stirner pourraient être envisagés comme ses aïeux. Assurément, cette question pourra être élucidée, après que tous les documents sur les relations de Bakounine avec les socialistes d’Europe auront été publiés. Déjà, dans ses lettres et dans ses proclamations, nous trouvons des pensées sur la destruction universelle des formes de l’État, sur l’importance du poignard et du poison dans la révolution ; enfin, des conseils qu’il adressait aux Communards de détruire la moitié de Paris, et même le conseil de se procurer par le vol des ressources pour la révolution.

Toutefois, l’idéal révolutionnaire de Bakounine était l’insurrection organisée des communes, et non les attentats individuels des Ravachol ou des Henry.

La doctrine de Proudhon sur l’An-archie qui, chez