Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/136

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ne veux pas, je n’ai pas le droit de la vouer à l’inaction. Le jour où je serai convaincu que cette force ne pourra trouver son application ni son effet dans l’union avec vous, je marcherai isolément et j’agirai indépendamment, me servant des moyens dont je dispose et usant du savoir-faire que je possède, avec la ferme conviction que je n’apporterai par là aucun préjudice à votre cause, mais que, étant privé de votre fort appui, moi-même je devrai perdre beaucoup aux yeux de votre public.

Cette foi en vous avec laquelle je suis arrivé à Londres, je la conserve tout entière. Ma ferme intention est de devenir, coûte que coûte, votre ami intime et, si pénible que cela puisse me paraître, de former avec vous un trio, — unique condition dans laquelle cette union serait possible. Sinon, nous resterons des alliés, des amis, si vous voulez, mais en conservant chacun l’indépendance absolue de nos actes et nous n’assumerons aucune responsabilité les uns envers les autres.

Ne vous pressez pas de me répondre… Voilà que Nalbandoff arrive et je suis obligé d’abandonner ma lettre. Je vous enverrai la fin ce soir. En attendant, faites-moi remettre mon article. Cela s’entend, les frais de la première impression seront indemnisés par la somme qui se trouve à la disposition de Herzen. Envoyez-moi aussi les feuilles imprimées.


Votre M. Bakounine.


Nota. — Il est possible qu’il s’agisse ici de l’article de Bakounine intitulé : « Aux Russes, aux Polonais et à tous nos amis slaves », dont la première partie seulement parut dans la Cloche (nos 122 et 123). (Drag.)