Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/159

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suis reparti ce matin de bonne heure et suis arrivé à Kiel à 11 heures. Ce soir même je prendrai le bateau de 9 heures pour arriver demain avant midi, à Copenhague. Seulement d’après tous les renseignements que j’ai pris, il n’y a pas d’Hôtel de Suède mais il y en a un à Stockholm.

Étant sur place, peut-être, réussirai-je cependant à le trouver. En attendant, je me suis décidé, sur le conseil de Bradshaw, à descendre à l’Hôtel-Royal.

Aussitôt arrivé, je télégraphierai immédiatement à Mister Card. Dans le cas, où je trouverais l’Hôtel de Suède et cet ami, que je suis anxieux de voir, je vous enverrai aussi un télégramme ; en tout cas, je vous télégraphierai quand même.

Il faut que Card, après avoir conféré avec ses amis, m’envoie l’un d’eux à l’hôtel que je vous aurai indiqué, mais il faut que ce soit un homme sérieux et actif. Je l’attendrai dans mon hôtel pendant trois jours ; pas davantage, à moins que Card ne me prévienne qu’il est indispensable d’attendre plus longtemps. D’ailleurs, on ne saurait choisir pour ces négociations un endroit plus sûr que Copenhague. Les traiter à Berlin, ou dans une ville quelconque, prospérant sous l’aigle de Prusse, serait tout bonnement stupide, car ce serait très dangereux. Et, s’il faut s’exposer à encourir le danger, c’est en Pologne que l’on doit aller le chercher ; en Prusse ce ne serait que déshonorant et sans aucune utilité.

Je désirerais que ce fût Herward lui-même (Herward, voyez le Dictionnaire de Card) qui vînt me rejoindre, dans le cas où il ne se serait pas déjà embarqué pour la Pologne. Card m’objectera, peut-être, que Herward est un personnage trop important pour aller faire de tels voyages. Soit. Je ne suis pas,