Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/202

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en correspondance avec tes frères ; on ne plaisante pas lorsqu’il y va des intérêts de la vie. Ce n’est pas pour donner une satisfaction à la morale extérieure que je dis ceci mais pour que tes ennemis ne te jettent pas des pierres et que tes amis eux-mêmes n’en hochent pas la tête.

J’étais sur le point de terminer ma lettre, je reçois la nouvelle de ton arrivée prochaine. Je ferai donc mieux de te la remettre à toi-même pour épargner l’aller et retour.


D’après la copie faite par Natalia Aexéevna Ogareff (Drag.).



LETTRE DE BAKOUNINE À HERZEN
ET À OGAREFF


4 mars, 1864. Florence.
5, Corso Vittorio Emmanuelo, 1 piano.


Mes amis,


Je vous demande bien pardon pour mon long silence. Aussi, n’avais-je rien d’intéressant à vous communiquer. Daeli, libraire de Milan qui nous a été recommandé, se trouvait justement à Paris, lorsque je suis arrivé à Turin. On m’a dit ici et on me l’a confirmé à Gênes qu’il ne fallait nullement compter sur lui pour le commerce que nous avons en vue d’établir en Orient, parce qu’il n’aime pas d’argent à risquer, ne fût-ce qu’une somme insignifiante, et que jamais il ne voudrait le faire. On m’a conseillé de lui donner plutôt nos publications à condition pour la vente en détail en Italie, où beaucoup de