Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cette étrange union cosmopolito-slavo-londono-genèvoise et le complot universel contre toi, Herzen, dont tu fais mention dans ta dernière lettre, je peux te dire seulement une chose, c’est que je n’en ai jamais entendu parler et que je me tiens intentionnellement à l’écart de tous les bruits et de tous les cancans qui se répandent parmi les réfugiés russes. Outine, le jeune, m’a raconté seulement qu’à un dîner chez lui, il avait amené la paix entre toi et la jeune Russie représentée à Genève, mais je ne prête aucune foi à ses paroles. Les nouvelles que vous me donnez d’Ogareff et de sa santé sont alarmantes. Et, de même que lui, nous tous, ne tarderons pas de tomber sous la faucille du Temps. Pourvu que ces quelques années de vie qui nous sont encore réservées ne se perdent infructueusement.

En attendant, je vous embrasse tous les deux et vous prie de conserver les sentiments de notre ancienne amitié, en dehors de la différence de nos opinions politiques et des moyens pour les mettre en pratique.


Votre M. Bakounine.


Prépare ta part de réponse, et nous la lui ferons parvenir d’une manière ou de l’autre. Je ferai la mienne franchement et sincèrement.