Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/271

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Aksakoff, ne fut pas satisfait de la réponse de Herzen à Aksakoff, et lui écrivit en ces termes : « Je trouve que tu fais beaucoup trop de « Kratzfuss vor den Slavophilen » que, par une ancienne habitude, tu portes encore dans ton cœur. Il me semble que si tu avais senti un peu cette odeur d’huile de chanvre que tous, ils exhalent[1], surtout depuis que Ivan Serguéievitch (Aksakoff) a épousé la première lampe de toutes les Russies[2] (Mlle Tutchetf, qui se trouvait dans l’intimité de l’impératrice Maria Alexandrovna), tu serais plus réservé dans ton attendrissement. » (Drag.).



LETTRE DE BAKOUNINE À HERZEN


23 mai 1867. Per Napoli. Ischia, a Lacco.


Mon cher Herzen,


Je viens de recevoir ta lettre. Tout va bien. Seulement Mroczkowski a oublié de m’envoyer la facture de Tchernetzki, de sorte que je demeure dans une complète obscurité à ce sujet. Prie Tchernetzki d’en faire une nouvelle et envoie-la moi.

C’est en vain que tu cherches à me persuader d’épargner les deux Joseph[3]. Le sentiment de piété historique est toujours vivace en moi, et à mon âge il ne siérait pas de pécher contre ce devoir avec une insolence juvénile, pourvu que l’histoire elle-même et leurs services dans le passé, si grands qu’ils furent

  1. Allusion à l’idéal religieux des slavophiles orthodoxes russes. Pendant le carême que commande la religion gréco-orthodoxe, lorsque tout aliment animal est prohibé, le peuple russe se sert d’huile de chanvre pour assaisonner ses repas. (Trad).
  2. Petite lampe remplie d’huile d’olives que l’on allume devant les icônes. (Trad.)
  3. Giuseppe Mazzini et Giuseppe Garibaldi. (Drag.)