Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/282

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ligne sur ce penseur, ce grand citoyen russe. Certes, on ne saurait en adresser le reproche à la presse censurée russe, qui ne peut même faire l’énoncé de son nom, que sous la mystérieuse B. Cependant, on est obligé d’invoquer le nom de ce maître, dès qu’on aborde quelque fait important et lumineux de la vie russe, auquel il est toujours associé, comme, par exemple, lorsqu’il s’agit de la carrière littéraire de Biélinski, qui fut son élève.

Il est inutile d’insister sur l’indifférence qui pèse sur ce grand nom dans la littérature bourgeoise française.

Il est vrai que, récemment, nous avons pu voir le nom de Bakounine imprimé en toutes lettres dans une publication russe, les Mémoires d’un maréchal de noblesse, un libéral qui resta quelque temps sous les verroux dans la prison annexée au IIIme Bureau de la Chancellerie impériale, pendant l’administration de Dubelt, sous Nicolas Ier. Mais, le nom de Bakounine n’y est invoqué que pour démontrer à Dubelt lui-même et à ses dignes successeurs la différence énorme qui existe entre ce « monstre » et le littérateur correct, le libéral A. I. Herzen. De même, dans la littérature étrangère, lorsque quelqu’écrivain bourgeois français, comme Charles Mazade, ou italien, comme Arnaude, (tous deux approuvés par M. Herzen fils et l’éminent romancier Tourguéneff), prétend renseigner sur le Nihilisme, s’empresse, lorsqu’il se trouve en face du nom de Bakounine, de le renier et passer outre.

    de la vie de Herzen, est dû à la plume d’un réfugié russe dont le nom est resté inconnu. Il devait paraître en 1880, dans une publication russe de la presse libre à l’étranger, mais qui fut ajournée (Trad.).