Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/48

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importante la mention qu’il fait ironiquement de ses « amis slaves » de Paris. En opposant cette expression à son récit sur Chotkiewiecz, nous sommes amené à conclure que c’était un cercle plus ou moins restreint. Toutefois, il ne comptait pas d’adhérents parmi les Russes, qui, alors, étaient très peu nombreux à Paris, et encore, ceux qui s’y trouvaient ne montraient-ils qu’un intérêt médiocre pour la cause slave. Le plus probable, c’est que ce cercle se composait seulement de Polonais.

L’idée de Bakounine se rapproche bien plus de la doctrine de Lelewel, — « gminowladstwo » (souveraineté du peuple et régime des communes démocratiques), comme base primitive de la vie slave, avant que la noblesse se fût constituée en Pologne. Néanmoins, les relations de Bakounine avec Lelewel sont peu connues. Dans sa lettre à Annenkoff, citée ci-dessus, Bakounine raconte qu’il avait souvent rencontré Lelewel avant son départ pour Bruxelles, en 1847.

Dans un ouvrage polonais du jésuite Salenski « Genesa i Rozwoj Nihilismu w Rossyi » (origine et développement du nihilisme en Russie), nous trouvons quelques renseignements sur Bakounine : « Avant 1848, il s’adonna avec ardeur à l’organisation d’une Ligue slave et y attira aussi Lelewel. »

Malheureusement, on ne peut guère se fier à cette courte notice sur Bakounine, attendu que cet ouvrage fourmille d’erreurs et d’anachronismes. Cependant, il est certain qu’il y avait communion d’idées entre Bakounine et Lelewel. L’organisation d’une Ligue slave par Bakounine, ou seulement l’idée de l’organi-