Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/87

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Malgré cela, Bakounine essaya encore plus d’une fois de réorganiser cette Alliance sous des noms différents, tout en restant dans l’Internationale.

Entre temps, en Russie, commença le procès de Nétchaïeff, (juillet 1871), durant lequel fut dévoilée toute une série de tromperies commises par ce dernier[1]. La correspondance de Bakounine nous apprend qu’au commencement, il avait eu pleine confiance en Nétchaïeff.

Cette période de l’intimité de Bakounine avec Nétchaïeff est la moins sympathique de sa vie. Cependant, nous avons cru de notre devoir de ne pas cacher ces faits à la postérité et de rendre publiques les lettres de Bakounine se rapportant à cette époque, surtout à cause de toute la boue dont les conservateurs et les marxistes s’empressèrent de le couvrir à propos de ses relations avec Nétchaïeff.

Il vaut toujours mieux de présenter la vérité dans toute sa nudité, telle qu’elle apparaît des documents authentiques, car, seule, elle peut disculper, et, en élucidant les faits, elle est à même de fournir d’utiles enseignements. Il est important aussi de rappeler ici que la « Nétchaïevstchina »[2], après la publication du procès de ses complices, provoqua chez la jeunesse russe une impression pénible, même du dégoût. Ce n’est qu’après de longues années, lorsque certains détails de ses procédés s’effacèrent de la mémoire des

  1. Il s’attira les sympathies de Bakounine par son énergie et ses idées révolutionnaires. (Trad.)
  2. Propagande de Nétchaïeff et les procédés qu’il employait dans ses actes révolutionnaires. (Trad.)