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REINE D’ARBIEUX



I


Le domaine de La Font-de-Bonne, que précède une belle avenue d’ormeaux, tire son nom d’une ancienne source. La maison, largement assise sur deux terrasses superposées, domine le vallon que traverse la route de Grignols. Au-dessous de la charmille, magnifique vaisseau de feuillage qui s’élève sur une sorte d’éperon, une voûte tapissée de capillaires abrite l’eau jaillie sur un fond de sable. Le jet de cristal qui coule d’un tuyau de fer, alimente plus bas un lavoir et des cresson­nières.

C’est le Bazadais, un vieux pays vert, d’une grâce ondoyante et mouvementée, qui sent le cèpe et les chemins creux. Les haies bleuissantes fes­tonnent de leur ombre les prés et les champs. Tout respire la paix et la fraîcheur. Les moulins sont de grosses bagues passées, sous les feuilles, au fil du ruisseau.

Personne, dans le pays, ne donnait à La Font-de-Bonne le nom de château. Mais la vaste maison couverte de tuiles, en face d’un horizon aéré, évo-