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Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/172

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Puis, ayant vu Regnault projeté à travers les flammes, il attendit une fraction de seconde pour vérifier si le colonel Dagnaux et son mitrailleur allaient pouvoir évacuer également le bord ; mais l’avion, en perte de vitesse, partit en abatée et Frémond larguant le couvre-habitacle du poste pilote, eut juste le temps de sauter.

L’Amiot pouvait être alors à 300 mètres ; presque aussitôt après l’ouverture de son parachute, le lieutenant Frémond entendit l’explosion sourde de l’appareil au sol, suivie de l’éclatement des bombes ; les deux parachutes furent brutalement « soufflée » par le déplacement d’air.

Faits prisonniers aussitôt par les artilleurs qui les avaient abattus, Frémond et Regnault examinèrent un moment l’énorme entonnoir rougeoyant où achevait de se consumer leur appareil et les corps de leurs coéquipiers.

C’était contre le porche d’une petite église du village de la Vallée-aux-Bleds ; au-dessus de la tombe de métal ardent un grand christ de pierre, mutilé lui aussi par les éclats de bombe, étendait les bras, comme pour accueillir dans sa gloire éternelle ceux dont les âmes étaient demeurées invaincues, en plein ciel.

Tout comme Mermoz, qui nous a laissé un testament mystique, Dagnaux nous a confié ses préceptes de vie qui sont autant de consignes dans un discours qu’il prononça pour les jeunes de ce lycée de Dijon dont il était un ancien élève :

« Vous qui demain, prendrez votre part de la charge des destinées du pays, songez dès main-