Aller au contenu

Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
21
CIEL D'AMÉRIQUE

premier incident sérieux se produisit lors de l’atterrissage sur le terrain, conquis sur le marécage et que traversait un fossé mal comblé.

L’appareil de Hamm y brisa son train d’atterrissage et, seuls, Vachet et Lafay décollèrent, au cours de la matinée, vers Pelotas.

Après le survol du Lac des Canards, véritable mer intérieure, puis d’une vaste plaine de pâturages, les deux appareils se posent à Pelotas et, après une brève escale, survolent le lac Mirin dont la pointe sud marque la frontière du Brésil et de l’Uruguay. À 14 h. 10 ils atteignent Montevideo, sur le Rio de la Plata. Un accueil chaleureux est fait aux Français sur le terrain de Paso de Mendoza par les aviateurs uruguayens, pour la plupart de formation française, qui veulent absolument les emmener jusqu’à leur capitale, distante de près de quinze kilomètres.

Un peu après 16 heures, les Français parviennent à s’arracher à ces émouvantes manifestations et, traversant le Rio de la Plata, survolent Buenos-Ayres à 6 heures du soir. Dix minutes plus tard ils roulaient sur le terrain de Palomar où seule la colonie française les attendait tant leur vol depuis Rio de Janeiro avait été rapide. En trente-six heures, dont dix-sept de vol, la mission avait franchi 2 350 kilomètres, desservant neuf escales et faisant ainsi gagner au courrier Rio-Buenos-Ayres plus de trois jours.

Le cran et le succès de nos aviateurs leur avait conquis de vives sympathies dans tous les pays traversés au cours de ce premier vol ; le « coup de sabre d’Almonacid » devait, en République Argentine, leur gagner tous les cœurs !