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OU LA FOLIE DE L’AMOUR CHASTE

tion sociale et nous déclare avec la plus parfaite bonhomie qu’il gagne cinquante francs par mois dans l’institution à laquelle il est attaché. Il n’en persiste pas moins dans ses projets, et paraît incapable de saisir la contradiction entre les intentions qu’il annonce et les moyens dont il dispose pour les réaliser.

Les sentiments moraux n’ont subi aucune atteinte. Il parle avec le plus grand respect de son père, et avec une vive affection de ses autres parents ; il ne présente aucune trace de la malveillance habituelle aux aliénés ; il n’accuse personne, il ne se connaît point d’ennemis ; il ne manifeste aucune animosité contre sa bien-aimée ; il est convaincu que s’il est enfermé à Sainte-Anne, c’est pour y passer un temps d’épreuve, et se rendre plus digne d’elle. C’est ainsi que dans les romans de cheva-